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YOU CALL YOURSELF A KILLER, BUT THE ONLY THING YOU'RE KILLING IS YOUR TIME
4 juillet 2009

Budapest

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J'éviterais bien de m'étendre sur l'âme slave et sa misère, sur les bienfaits des thermes qui brassent la populace, soignent les vieilles hongroises obèses impudiques et font suer les touristes en goguette, sur l'horreur des périodes sombres de l'histoire hongroise, entre nazis et soviets, sur la finesse émouvante des pendentifs, des calices et des vases Sécession du musée des Arts Décoratifs ou sur l'ennui mortel que provoquent les flamands baroques, les affreuses représentations religieuses Renaissance paneuropéennes et les oeuvres médiévales belges chez moi.
C'est en posant mes yeux sur un flyer à même le sol de la Galerie Nationale (grande et belle collection impressionniste), que je découvri avec un bonheur paroxystique qu'une exposition consacrée à Anton Corbijn était en cours au Musée des Arts Contemporains. Le lendemain, je gravis le troisième étage de ce fameux Ludwig Museum et apprécie l'immense qualité de la collection permanente qui y est proposée. Les tableaux d'artistes internationalement reconnus (Picasso, Liechtenstein, Ono...) cotôyent harmonieusement ceux de hongrois qui gagnent à être vus. Parmi les oeuvres qui ont attiré mon attention, je citerais "Revesible and interchangeable phases of motion" de Dora Maurer, la beauté informelle des intestins de vache sous glace d'Ilona Lovas, la réussite totale du mariage entre scultpure et peintrue de "La grande bacchanale noire" de Tamas, le Elvis de Warhol, l'hyperréalisme vertigineux de Estes, Close et Morley.
Une volée d'escalier, et c'est l'empereur du portrait, l'esthète du noir et blanc, le photographe attitré des légendes que je m'en vais observer. Les clichés du hollandais sont tous plus beaux les uns que les autres, à commencer par un Miles Davis horrifié au grain de peau sensible (photo), un Kurt Cobain travelo à Seattle en 95, une Kate M. masquée et mystique, un Franck Sinatra élégament accoudé au zinc d'un coquet bistrot de Palm Springs, un Ian Curtis qui fait un volte-face évocateur dans le metro londonien ou encore un gros plan de temps qui a creusé les rides des mains bénies de John Lee Hooker.
Enfin, je vous recommande Fredo Viola et son pieux "The Turn" qui ont merveilleusement accompagné mon périple. Le terme de "pop baroque", très en vogue depuis que Grizzly Bear et Fleet Foxes l'ont popularisé, n'a jamais eu autant de sens. C'est une kyrielle hallucinatoire de sons monastiques rococo et de choeurs dévots. Dépaysant.

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