Il l'a aimée, pourtant, la nuit.Avec sa bande de
Il l'a aimée, pourtant, la nuit.
Avec sa bande de copains, il s'y incrivaient, s'en jouaient parfois, jusqu'à redouter l'aurore.
Ils avaient leurs petites habitudes. Carlos, il venait parler aux jeunes filles qui attendaient leurs amoureux sur les marches de la Bourse. Il leur faisait la bise, s'asseyait à côté d'elles, leur chantait un air de Dalida et leur demandait, quand même, si elles avaient pas deux euros.
Carlos, il avait pas l'oeil clair. Il avait le rire franc. Il stagnait dans la vie un verre trouble à la main. Il insistait pour t'offrir une cigarette, parce que t'es très gentille et que tu prends le temps de discuter avec lui, sans jamais en avoir peur.
Il avait une fille, Carlos. Il savait plus quel âge elle avait, mais elle s'appellait Anaïs. Il m'a dit qu'il avait rendez-vous au Ministère de la Justice le 14 juin. On verra bien. Il m'a dit aussi que son père l'avait jamais reconnu, que sa mère était morte en mars, que c'est pour ça qu'il était à la rue, Carlos.
Il m'a serré dans ses bras, j'ai refusé de lui donner mon numéro, et j'suis partie claquer 7,10 euros à l'UGC d'à côté.